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Cover of the French version of Manufacturing Morals

L'Ecole des patrons : Silence et morales d'entreprise à la Business School de Harvard

(Paris: Editions Rue d'Ulm, 2015)

Comment sont formés les futurs patrons américains ? Quel sens moral retirent-ils de leur passage sur les bancs des fameuses business schools où ils acquièrent leur formation ? L’analyse ethnographique de l’une des plus emblématiques de ces écoles : celle de Harvard, apporte des réponses. Michel Anteby nous découvre les rouages d’une institution centenaire et dresse des parallèles frappants entre la socialisation des professeurs et celle des élèves. De la préparation des séances de cours à la circulation dans les tunnels du campus, du système d’évaluation et de notation aux suspensions pour motif d’insuffisance académique, ce livre retrace le parcours éducatif, à la fois mythique et singulier, de ceux qui aspirent à devenir patrons.  Car ils évoluent dans un contexte qui promeut un silence normatif relatif. Arguant de respecter une multitude de points de vue, l’école se refuse à prôner ouvertement une norme. C’est donc une étrange idéologie de la non-idéologie qui est interrogée ici, et un silence bien plus parlant qu’il n’y paraît.

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Traduction de Manufacturing Morals avec une nouvelle préface pour l'édition française.

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Recensions                       


"Comment se fabriquent les morales d'entreprise ? L"auteur de cette enquête ethnographique originale et stimulante, Michel Anteby, est chercheur en sociologie des organisations et a été professeur assistant... à la prestigieuse Harvard Business School (HBS). Moyennant une impertinence certaine (qui n'a d'ailleurs pas manque de lui etre reproché), il décide, lorsqu'il commence son contrat, de faire de la HBS son nouveau terrain d'enquête, dont L'Ecole des patrons est l'aboutissement... Le plus grand atout de cette enquête ethnographique est sa perspective « experientielle » de l'institution, grace à la demarche de l'auto-ethnographie. Plutôt que de rapporter des observations de ce que d'autres font, cette enquête prend sa force par I'analyse reflexive des expériences vécues par l'auteur lui même, y compris dans leurs dimensions émotionnelles."

Philip Balsiger (Université de Neuchatel) dans Revue Francaise de Science Politique

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"Michel Anteby a enseigné à la Harvard Business School (HBS) en qualité de professeur non titulaire en « administration des entreprises ». Avec L’École des patrons, il se livre à une auto-ethnographie qui lui permet d’analyser « comment une organisation tente de favoriser des orientations morales à travers des routines » organisationnelles (p. 16). Ainsi énoncé, l’objectif semble clair. Toutefois, appliqué au cas de la HBS, cet objectif prend des allures de gageure tant il s’avère difficile d’identifier le corpus normatif auquel les élèves devraient se conformer pour « bien » diriger. Pas de manuels délivrant les « bonnes » manières constitutives d’un (nouvel) « esprit du capitalisme », pas de discours dans lesquels traquer une idéologie du « néolibéralisme », à peine une histoire héroïque de l’institution et de ses anciens élèves. Quant aux enseignants – qui constituent en réalité la population cible de l’enquête –, malgré des dispositifs collectifs de préparation des cours pour en assurer l’uniformité, malgré des notes pédagogiques destinées à encadrer les séances d’enseignement, malgré des « recettes » diffusées grâce à des supports écrits ou visuels, ils restent toutefois dans l’incertitude de la « bonne » conduite à tenir. Pas de leçon à tirer des études de cas, pas de morale de comportement à laquelle se conformer. Michel Anteby est confronté au silence. Et c’est ce silence qui constitue « l’argument de fond » de son analyse."

Hélène Michel (Université de Strasbourg/CNRS) dans La Nouvelle Revue du Travail

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"Michel Anteby a enseigné pendant une décennie à la Harvard Business School les implications humaines et comportementales liées à la pratique de la gestion d’entreprise. En immersion totale dans le centre de formation des élites managériales américaines..., il a eu l’occasion d’observer, de manière régulière, les pratiques sociales qui se manifestaient autour de lui. Il s’agit d’une étude de terrain et d’une auto-ethnographie dans le sens où elle a germé à partir d’un matériau subjectif : des notes de terrain consignées sans but précis, qui finissaient par dessiner des motifs récurrents. La texture de l’ouvrage est donc nourrie des expériences vécues par l’auteur en tant que membre du corps enseignant. Cette spécificité donne à l’ouvrage certaines des caractéristiques du récit de voyage. Pas au sens où Lévi-Strauss disait les détester, parce qu’ils excitaient chez un public inculte la passion d’un exotisme frelaté, mais où l’expérience personnelle de l’auteur ajoute une dimension humaine à une construction théorique de portée générale. Ne nous étonnons donc pas que Michel Anteby cite Jonathan Swift car, de la même manière que les aventures de Gulliver nous informent plus généralement sur la perte de soi-même qu’éprouve l’individu civilisé, le récit de la socialisation d’un jeune professeur à Harvard assume un caractère informatif de nature à être appliqué à des contextes organisationnels différents de celui de HBS."

Pierre Vincent dans Bulles de Savoir

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"Dans son dernier livre... Michel Anteby propose une analyse ethnographique d’une des plus prestigieuses écoles de commerce et de gestion, la Business School de Harvard. Les conditions dans lesquelles l’enquête a été conduite sont particulières. Professeur non titularisé de cette école au moment de l’enquête, l’auteur se fonde en grande partie sur sa propre expérience, retranscrite dans un journal de terrain, ce qui l’amène, à certains endroits du livre, à qualifier son enquête d’auto-ethnographie. Précisons d’emblée que cette démarche située est assumée, quoique contrainte en partie (nous y reviendrons), et réfléchie tout au long du livre – sans tomber néanmoins dans le piège de la « quête de soi » (Fine, 1999, cité par l’auteur). Elle n’obère ni la richesse du matériel recueilli ni celle de l’analyse... c’est sa richesse qui permet de faire ces liens avec d’autres littératures et de souhaiter que, malgré la posture modeste de son auteur, qui est tout à son honneur, les résultats de ce livre puissent irriguer d’autres débats scientifiques..."

Patrick Castel (Sciences-PO/CNRS) dans Sociologie

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"A travers son expérience personnelle – celle d’un jeune professeur assistant qui découvre les « us et coutumes » de l’institution qui l’accueille en 2005, Michel Anteby fait pénétrer le lecteur dans une institution mythique, voire mystérieuse (si ce n’est fantasmée), la Harvard Business School… [Ce livre est] une illustration de la liberté académique que l’auteur a su conquérir dans ce milieu feutré, mais aussi des limites de celle-ci…"

Stéphane Deschaintre et Emmanuel Coblence (ISG) dans Gérer & Comprendre

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Couverture presse

 

- Bulles de Savoir, 19 Mai 2016

- Le Monde Diplomatique, 16 Avril 2016

- Le Monde Universités et Grandes Ecoles , 14 Avril 2016

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Video de présentation

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Pour commander ce livre, merci de consulter les sites des Editions Rue d'Ulm, d'Amazon.fr, ou de la FNAC

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